Cueillette d’ail des ours : confusions à risque mortel
En ce mois d’avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et les Centres antipoison appellent de nouveau à la vigilance en cas de cueillette de plantes sauvages.
 

Entre 2020 et 2022, 28 cas d’intoxications ont été enregistrés, avec un pic en avril, principalement dans les régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. En cause, la confusion de feuilles d’ail des ours ou plus rarement de poireau sauvage avec celles de la colchique.

Les plantes ramassées ont été consommées soit en sauce pesto, soit en salade, poêlée ou quiche. La moitié des personnes intoxiquées « a présenté des symptômes prononcés ou prolongés (diarrhées ou vomissements persistants) et quatre personnes des symptômes sévères pouvant menacer le pronostic vital comme des troubles digestifs, hépatiques et hématologiques graves », détaille l’Anses. Deux personnes sont décédées.

La quantité de feuilles consommées, la concentration variable de colchicine dans la plante et la prise de certains médicaments comme les antivitamines K ou les macrolides augmentent fortement le risque d’intoxication grave.

Il est donc important de savoir différencier l’ail des ours de la colchique:

L’ail des ours, plante haute de 15 à 40 cm, possède des feuilles plus ou moins brillantes, ovales et pointues, portées par des tiges. Elles exhalent au froissage une odeur d’ail caractéristique qui permet leur identification et dont il faut s’assurer lors de la cueillette. Les feuilles de colchique sont plus rigides, charnues, à bout arrondi et semblent sortir directement du sol. « Photographiez votre cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication, et cessez immédiatement de manger en présence d’un goût amer ou désagréable », conseille l’Anses. Et si des symptômes notamment digestifs surviennent dans les heures suivant l’ingestion d’ail des ours ou de poireau sauvage, il faut alors contacter immédiatement un centre antipoison ou consulter un médecin.

(source: Le Moniteur des pharmacies 04/2023)